Le juré n°8 est le personnage principal du téléfilm Douze hommes en colère, par Reginald Rose en 1954 et incarné par Robert Cummings. Le téléfilm a eu droit à une adaptation au cinéma, sous le même nom, par Sidney Lumet en 1957. Dans ce film, considéré comme un chef d'œuvre du cinéma, le juré est incarné par Henry Fonda et porte un nom : M. Davis. Le téléfilm a eu droit a de nombreuses adaptations sans conséquences.
Après un procès de six jours, le jury chargé de délibérer se heurte à un mur lorsque l'un des jurés commencent à convaincre les autres qu'il ne faut pas décider si légèrement de l'application de la peine de mort.
Histoire[]
Le procès[]
Quatorze personnes ont été choisies afin de constituer le jury d'un meurtre parricide dans un quartier pauvre. Deux d'entre eux sont des jurés suppléent qui ne participeront pas à la délibération.
Un homme a été tué. Son fils a été arrêté pour meurtre sur le lieu du crime, près de trois heures après l'acte. Il affirme être allé voir un film au cinéma mais ne se souvenait ni du titre ni de l'histoire ni des acteurs, sa mémoire est revenue lors du procès.
Le vieil homme du dessous jure avoir entendu le fils crier "Je vais te tuer" une seconde avant le bruit d'un corps sur le plancher. En sortant sur le palier, il a vu le garçon descendre rapidement les escaliers.
La voisine d'en face, faisant une insomnie à cause de la chaleur, a vu le jeune homme poignarder son père, à travers les fenêtres des deux derniers wagons du tramway aérien. Celui étant vide, il est donc possible de voir au travers des vitres.
Enfin, le couteau ayant servi au meurtre avait été acheté par le fils mais a été perdu le soir du crime.
Au bout de six jours, les douze jurés vont délibérer et sont avertis par le juge que s'ils votent coupables, alors l'accusé ira sur la chaise électrique. De plus, quelque soit leur décision, elle doit être prise unanimement.
Le verdict[]
Un vote à main levée est établi dès que les jurés prennent place autour de la table. Onze d'entre eux pensent l'accusé coupable. Seul le juré no 8, n'est simplement pas certain de la culpabilité de l'accusé. La portée symbolique, le poids moral d'envoyer possiblement une personne vers la mort l'incite à chercher le débat auprès des autres jurés.
Le juré n°8 estime que des failles existent dans l'enquête. Il en veut pour exemple le couteau qui a été utilisé pour le meurtre. Après avoir demandé à l'huissier de faire venir la pièce à conviction, il prouve que ce style de couteau à cran d'arrêt peut être trouvable sans grandes difficultés. Il a fait acquisition d'une arme blanche du même type pour six dollars dans une boutique de prêteur sur gages. Il l'expose sur la table, sous les yeux ébahis des autres jurés qui conviennent que les deux armes ont un manche identique.
Après une discussion de quelques minutes, le juré n°8 propose un nouveau vote, cette fois à bulletins secrets et sans qu'il y prenne part. Il propose de se ranger à l'avis dominant si tous votent coupable. Dans le cas contraire, on discutera de l'affaire. Les onze jurés acceptent. Parmi les bulletins anonymes comptabilisés, l'un d'eux indique " non coupable ". Le juré n°9 (l'homme le plus âgé de la pièce) rend public que ce vote vient de lui. Il indique aussi son point de vue : il comprend les doutes exprimés par l'architecte et veut le remercier d'avoir eu la force morale de faire face aux autres jurés, seul.
Le débat arrive ensuite sur le témoin auditif qui a déclaré sous serment d'avoir entendu le corps tomber et le garçon crier à la victime : " Je vais te tuer ", alors que le fracas du métro aérien, tout proche, ne permettait probablement pas d'entendre nettement. Le juré n°5, qui a déjà vécu aux abords du métro aérien, change d'avis et vote non coupable. Le juré n°3, très irascible, fait à nouveau preuve de son manque de sang-froid pour se plaindre de son comportement.
Le juré n°11, lui, a des doutes sur une explication avancée par l'accusation. Il interroge l'assemblée sur la pertinence d'expliquer par la simple panique le fait que le garçon ait laissé son couteau sur les lieux du crime. En effet, il n'y a pas d'empreintes relevées sur le couteau, dont le manche a été essuyé. Cela voudrait donc dire que bien que paniqué, le jeune homme ait tout de même songé à bien essuyer le manche de son arme pour le laisser sur les lieux puis revenir le chercher par la suite et se faire cueillir par la police, déjà avertie du crime. Cela semble peu crédible. Un nouveau vote est décidé au cours duquel, après une hésitation, le juré n°11 vote non coupable à son tour.
Le débat se prolonge à nouveau sur le témoin auditif qui a également affirmé avoir vu le garçon s'enfuir après le crime. Pourtant, lorsque le juré n°8 fait une reconstitution du trajet entre le lit du vieillard et sa porte, s'aidant pour cela du plan des lieux, il s'avère que le temps est beaucoup plus long en réalité que celui établi dans le témoignage. Quarante secondes d'après la faiblesse de la jambe affaiblie du vieil homme, contre dix ou quinze d'après son propre témoignage.
Le juré n°3 perd franchement son calme et veut s'en prendre physiquement au juré n°8 en lui déclarant "qu'il va le tuer", ce qui démontre que cette phrase peut être prononcée sans vouloir passer à l'acte. Les jurés n°2 et n°6 changent leurs votes et sont en faveur de la non-culpabilité.
Vient ensuite la façon dont l'arme a été utilisée : l'accusé savait apparemment bien s'en servir, d'après l'accusation. Le juré n°5 sait comment les jeunes manipulent ce type d'arme dans le quartier où a eu lieu le meurtre, pour avoir vécu dans ce genre d'endroit et avoir assisté à des bagarres de rues. Le positionnement de la plaie est verticale ; pourtant un couteau à cran d'arrêt venant d'être ouvert créé des plaies horizontales car la façon dont la lame est placée modifie la posture du poignet. De cette façon, le juré n°5 démontre que l'arme du crime a été employée d'une façon vraiment maladroite pour une personne qui est habituée à ce genre d'arme.
Trois nouveaux jurés changent d'avis et votent "non coupable". Il ne reste que trois jurés à retourner pour obtenir l'unanimité et prononcer le verdict : le juré n°4, le juré n°3 qui maintient vigoureusement son accusation contre le jeune homme et veut son exécution rapide et le juré n°10 qui tient pour conviction que l'accusé ne peut pas être respectable puisqu'il vient d'un quartier pauvre. Il tente de convaincre les autres que la pauvreté puisse être un signe extérieur avéré de criminalité, utilisant sans interruption des arguments ouvertement racistes durant plus d'une minute. Au fil de sa diatribe, les jurés se mettent les uns après les autres à lui tourner le dos, à regarder par la fenêtre ou à éloigner leurs chaises de lui pour montrer leur désapprobation vis-à-vis de ses paroles déplaisantes et cruelles.
Le juré n°4 se fie au témoignage visuel d'une femme qui a déclaré avoir vu le crime se commettre en face de chez elle à travers les rames du métro aérien. Le juré n°9 a remarqué qu'elle avait, lors de l'audience, des traces particulières sur le haut du nez. Voyant par hasard ces mêmes empreintes sur le nez du juré °4 qui se frotte l'arrête nasale, il comprend qu'elle porte (comme le juré n°4) habituellement des lunettes. Il est présumé qu'elle ne les portait pas lors de l'audience par une probable coquetterie. Puisque sa déclaration était qu'elle s'était couchée et se trouvait dans son lit lorsque le crime a commencé à se produire, il y a un doute sur le fait qu'elle ait pu voir nettement la scène.
Les jurés n°4 etn°10 votent non coupable. Le juré n°3, isolé, tente de défendre sa position. Face au silence réprobateur des onze autres jurés, il déchire la photo de son fils, éclate en sanglots et change d'avis. C'est son conflit avec son propre enfant, avec lequel il est brouillé depuis plusieurs années, qu'il projetait dans cette affaire.
Le scénario du film sert de révélateur des motivations et des préjugés d'hommes issus de milieux différents. Le verdict final est la non-culpabilité pour cause de doute raisonnable et les jurés sortent du tribunal.
Description[]
Apparence physique[]
Sur son trente-et-un, le juré n°8 est souvent vu avec un costard et une cravate. Dans le film de Lumet, il se distingue des autres jurés en portant un habit clair, ce qui le rend facilement reconnaissable.
Personnalité[]
Très intelligent, le juré n°8 sait user de rhétorique et arrive à utiliser les arguments de ses adversaires afin qu'ils tombent en sa faveur. Néanmoins, il semble très facilement pris par le doute.
Apparitions[]
- Douze hommes en colère : 1954, version originale.
- Douze hommes en colère : 1957, version de Lumet, récompensée cinq fois, plus deux nominations.
- Die zwölf Geschworenen : 1963, version allemande.
- Doce Hombres sin Piedad : 1973, version espagnole.
- Ek Ruka Hua Faisla : 1986, version indienne.
- Douze hommes en colère : 1997, version américaine.
- 12 : 2008, version russe.
- Shi'er gongmin : 2014, version chinoise.
- Vaaimai : 2016, version indienne.
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